Labyrinthe...? [directrice + Melley]

Perdue dans les brumes de son esprit, la directrice avait eut dur à se réveiller. La pluie dehors battait les fenêtres avec un bruit atroce. L'intérieur de la chambre était bordélique, mais l'obscurité qui y régnait masquait ce désordre peu orthodoxe. Ce matin, elle devait faire de la paperasse ! Et elle détestait ça ! Pourtant, vaille que vaille, toute la journée elle s'était acharnée sur ces chiffres, dates et lettres qui lui permettaient aujourd'hui encore de rester à la tête de l'établissement.

La cloche sonna la fin des cours, et les pas des élèves se faisaient discret à l'approche de sa porte, puis repartaient bruyamment dès les deux mètres passés de cette pièce dit-on maudite. Prise d'une envie soudaine de flemme, Naya décida de sortir. Il n'était pas question que seule elle travaille encore enfermée entre quatre murs, alors que profs et vermines rentraient tranquillement vers leur aile respective.

Décision prise, elle sortit. Mais avant d'arriver au local des profs, elle fit demi-tour. Non ! Aujourd'hui elle ne supporterait pas les enseignants et leurs réflexions à deux balles. Que lui restait-il alors ? Voulant se faire bien voir par ces pensionnaires, elle prit la sage décision de s'allier à l'un deux, ce qui ne serait pas facile vu sa réputation de folle schizophrène. Qui ne tente rien n'a rien, non ?

Et ces dans ce dédale de couloirs, qu'elle déambula à la recherche d'un nouvel élève, perdu dans cette succession labyrinthe de pièce. Alors elle l'aperçu : une fille toute de noire vêtue, cheveux noirs ! Un corbeau perdu dans un arbre de géant. Et celle-ci venait dans sa direction. Sure de ne l'avoir jamais croisée, elle se décida à lui faire faire un tour du propriétaire.

-Bonjour, tu serais pas nouvelle toi ?

Et sans lui laisser le temps de répondre, elle tendait la main en direction de l'inconnue

-Au fait, moi c'est Naya, préposé au nouveau, si tu as des questions, n'hésite pas !

[j'espère que cela te va ! sinon dis le ^^]

Melley sortit de la salle de cour, discrète, évitant les autres élèves qui couraient en tout sens. Ils ralentissaient étrangement devant une porte puis ré-accéléraient après. Melley ne savait pas pourquoi. Elle le voyait de loin, c'est tout. La pluie tambourinait contre les vitres, enfermant les élèves à l'intérieur.

Melley soupira. C'était la fin des cours. Ils étaient donc libres un moment. Mais elle ne savait pas quoi faire. Elle déambulait, un peu perdue. Et méfiante. Tout le temps elle regardait en arrière ou observait à la dérobée les gens. L'un d'eux pouvait lui sauter dessus n'importe quand…

-Bonjour, tu ne serais pas nouvelle toi ?

Melley regarda la femme qui avait parlé. Elle était un peu plus petite qu'elle, des yeux gris, un visage fin. Une élève ? Professeur ? Ennemie ? Melley se méfia par instinct. Les rares personnes qui venaient la voir étaient ou des voleurs, ou des arnaqueurs. Mais elle ne put répondre que l'autre lui tendait la main en s'exclamant :

-Au fait, moi c'est Naya, préposé au nouveau, si tu as des questions, n'hésite pas !

Melley lui serra la main, hésitante. Puis, elle regarda partout, et reporta son attention sur Naya en disant :

-Je me nomme Melley. Oui je suis nouvelle.

Elle regarda encore une fois autour d'elle et reprit :

-Et je ne connais rien ici. Pourriez-vous m'apprendre ?

Elle n'aimait pas spécialement demander de l'aide aux autres. Surtout ceux qu'elle ne connaissait pas. Elle ne donnait pas sa confiance en un claquement de doigt.
Elle termina :

-Je n'ai rien à faire à présent. J'ai tout mon temps. Je vous suis.

L'autre acquiesça et commença à marcher. Avec un dernier regard dans le couloir qui s'étendait derrière elles, Melley se mit à ses côtés. Elle savait que l'autre allait lui poser des questions…Mais Melley n'était pas sûre de répondre à toutes…

[pas grave !]

- Sincèrement... Cette école est atroce. Elle suinte l'horreur et le dégoût. Quand je me lève le matin, je me demande ce que je fais encore ici.

Melley ne bougea pas et resta neutre. Elle s'en était douté que l'école n'était pas un paradis. Surtout pas avec ce qu'il y avait dehors…
L'autre s'approcha de la fenêtre, contemplant le ciel gris qui déversait son eau depuis des lustres en disant :

-Mais dehors, il y a pire. Je m'en souviens de dehors, de ces atrocités. Pourtant, quand ici on aura fini, c'est bien dehors que nous irons.

Melley acquiesça, même si Naya ne l'avait pas vue. Oui, elle aussi se souvenait des atrocités. Et sa grande faiblesse ressurgissait chaque soir, lorsqu'elle tentait vainement de s'endormir…
Enfin, souvenir, c'était son présent tout de même. Elle n'était arrivée dans cette école que quelques jours auparavant. La semaine d'avant, elle faisait encore tout pour survivre un jour de plus…


Naya se détourna de la fenêtre, plus résolue qu'auparavant et prit la main de Melley. Celle-ci voulut s'en dégager, mais elle resserra sa poigne et elle se résigna. Mais comme elle ne pouvait pas supporter le contact ! C'était comme si l'autre l'emmenait dans un endroit….fermé. Clos. Séparé. Pourtant, Melley savait que ce n'était pas le cas. Elle lui faisait visiter l'école, un point c'est tout.

En marchant au gré des couloirs, Naya reprit :

-C'est un conseil comme un autre. Pour survivre, essaye de te faire un ami. Peut-être deux, mais je doute à plus. Je dis de vrais amis, des gens sur qui tu peux compter, qui ne te détrousserons pas à la première faiblesse... ou pire !

De vrais amis ?! Elle ne savait pas ce que signifiait ce terme. Elle était seule depuis longtemps, ne comptait plus que sur elle-même. La confiance était vite détruite. Elle en avait fait les frais et ne voulait plus recommencer. Mais peut-être tout ceci allait changer. Elle ne savait pas. Mais pour le moment, elle savait se défendre…

Naya s'arrêta dans un couloir. Melley regarda dans sa direction, puis le mur. Quatre tentures y étaient suspendues, chacune représentant un homme…

-Sais-tu ce que c'est ? Ce couloir ? Ces tentures ?

Melley fronça les sourcils et réfléchit. Le regard de Naya était…respectueux presque. Donc ses hommes étaient des gens influents ou respectés. Ou craints…

-Je dirais…je dirais que ces personnes sont les fondateurs de l'école…Ou des clans…

Elle toussota en regardant autour d'elle.

-Mais ce couloir…celui ou tout a commencé ?

En général, elle déduisait beaucoup de choses à partir de presque rien. Mais là…c'était un terrain inconnu…

Elle se sentait émue devant ces tentures, et rien, même pas le regard que la jeune fille posait sur elle ne changerait ces idées. Ces hommes si grands... Ces hommes si crains... Fondateurs et directeurs. Maîtres des lieux. Éviudemment, dans le couloir suivant venait les portraits des autres directeurs, leurs successeurs, mais voilà. Rien ne dégageait plus de crainte que ces grands tissages.

-Je dirais…je dirais que ces personnes sont les fondateurs de l'école…Ou des clans… Mais ce couloir…celui ou tout a commencé ?

Commencer quoi ? La première brique posée ? Était-ce vraiment le moment de se poser la question de l'origine ? Alors que sur les champs de bataille, le sang ne coulait plus pour une raison précise ? Oh ! C'est vrai ! Il y avait moins de conflits qu'avant. Les gens e terraient. En avaient marre de toute cette douleur. Et pour le moment, cette guerre ne ressemblait qu'à une chance aux sorcières, avec ceux qui se battent pour garder leur privilège dans le rôle de l'inquisition et ceux qui veulent des droits et un avenir plus sur dans celui des victimes. Pourquoi fallait-il un passé ? Pourquoi n'y a-t-il pas qu'un présent et un futur. Et si elle envoyait tout valdinguer, s'arrêter là et maintenant avec le guide dans sa propre école, dans son chef d’œuvre, au lieu d'entendre les cris de douleur de sa prochaine tête de turc.

Pourtant, laissant ces idées s'agiter dans un coin de la tête, elle répondit d'une voix respectueuse :

-Oui, c'est surement ici que tout a commencé. Surement aussi que cet endroit, qui devait marquer le premier affrontement, était tout trouvé pour l'école "du renouveau". Sur ces murs...

Elle enserra le cou de Melley avant qu'elle ait pu réagir. Elle serait encore et encore. Mais lui coupant tout instant de riposte, elle lui fait lever la tête vers les quatre grands hommes.

-Voilà la preuve du Bien. (elle criait) Voilà la preuve que quatre hommes que tout oppose peuvent s'unir. Voilà la preuve que cette guerre ne sert à rien (elle lâcha l'adolescente) Voilà la preuve que nous ne sommes rien, qu'avec de l'intelligence on arrive à tous. Qu'il y a de l'espoir sur terre si chaque peuple suit un guide et que chaque guide respecte l'autre. Mais voilà ceux sans qui nous ne serions rien, sans toit sous la tête et sans but.

Elle avait diminué sa voix crescendo dans la dernière phrase, allant jusqu'à murmurer un dernier rien. Elle se tourna vers l'adolescente sans vraiment la regarder. et reprenant de l'aplomb tout en recouvrant la bonne humeur, elle lui demanda avec un grand sourire :

- Alors ? D'autres questions ?

[un peu d'action te tente ?XD]

L'autre partit dans un léger rire, démoniaque avec une nuance d'amusement. Melley ne comprenait pas. Elle s'était laissée trop rapidement emmenée. Et maintenant, voilà qu'elle était face à face avec une folle à lier !
Lorsqu'elle répéta bêtement la question, Melley se retint de l'injurier. Puis, reprenant ses esprits elle annonça :

-Une fille comme les autres qui traînait dans son coin et qui voulait s'amuser.

Elle se tourna à moitié, dans l'intention de repartir et rajouta au dernier moment en la saluant :

- D'ailleurs merci, je me suis bien amuser. Au fait, ici, tout le monde m’appelle Naya et pour une raison qui m'échappe, me fuit. Sur ce, bonne soirée et bienvenue dans nos murs.

Puis elle lui tourna le dos et s'éloigna. Melley ferma les poings. Etre menée en bateau, elle ne l'acceptait pas. Et allait le lui faire regretter. Cette femme avait peut-être ses raisons d'être crainte, mais Melley n'avait pas peur. Et ne voyait pas pourquoi elle devrait l'être devant une femme insolente qui vous narguait et vous utilisait comme un pantin.

Elle prit le premier objet qui lui vint, une grosse barre de fer, (allez savoir pourquoi elle est là…) et s'avança silencieusement dans le dos de Naya. Elle se prépara à la frapper de toutes ses forces lorsque la victime se retourna et lui agrippa le poignet.

Melley se débattit pour se délivrer. En vain…

-Lâche-moi ! Tu n'es qu'une…

Le regard de Naya la fît taire. Qui était-elle réellement ? Melley doutait que ce soit une simple élève.
Et toujours personne en vue. Melley regretta de ne plus être dans la rue…seule…

Le souvenir pulsa en elle, comme toujours lorsqu'elle était faible et dominée. Le poignet toujours immobilisé, la barre pendant dans le dos, Melley se laissa emporter par Naya, vers un endroit inconnu. Qu'allait-il lui arriver ? Elle paniquait, tentait de ne pas le montrer. Cette fille était vraiment étrange et maintenant elle était à sa merci…

[Je crois que je mérite une médaille pour le meilleur rôle schizophrénique de la planète. Courage]


Elle était repartie, d'un pas lent. Elle avait attendu qu'un coup arrive n'importe quoi. De toute manière, si l'élève tentait quelques choses, de un elle serait se défendre sans problème, de deux elle pourrait facilement le sentir. L'avantage des couloirs mal isolés, c'est que le vent se déplace souvent dedans, et que, tant qu'on marche dans son sens, tout ennemi est repérable.

Pourtant, Melley ne semblait pas le savoir. Car, au moment où la directrice se retourne pour parer une attaque à mains nues, elle vit une barre de fer lui fondre dessus. N'allez pas croire que ça l'embêtait plus que nécessaire. Une attaque armée ou désarmée ne faisait pas de différence quand on visait le poignet. Le seul paramètre qui changeait était l'allonge de l'adversaire. En fait, au fond d'elle même, Naya était même contente de l'ingéniosité de la jeune fille.

Elle lui bloqua les poignets, la forçant à lâcher la barre. La jeune fille jura... Ou en tout cas, essaya de jurer. Car elle s'arrêta en plein milieu de sa phrase. Et puis, en plongeant son regard dans celui de son ennemie, elle pu voir l'horreur, la peur, le dégoût, la panique, l'effroi, tant de chose synonymes de maltraitances, et surtout de peur refoulée.

Et la directrice eut pitié de ce regard. elle sentit son cœur se pincer à la vue de cette petite fille qui avait tant souffert, et elle s'en voulut du mal qu'elle lui avait fait. Alors elle lâcha ses poignets. Elle devait se faire pardonner.

- Je t'en prie, ne pars pas... Et frappe-moi. Vas-y n’ai pas peur, je en riposterais pas. Frappe-moi, ça va te faire du bien, je te le jure.

Et comme un clampin, elle attendit, droite comme un "i" que Melley fasse quelque chose. qu'elle parte en courant, qu'elle crie, qu'elle frappe un peu ou beaucoup, qu'elle pleure. Mais qu'elle fasse quelque chose

[médaille d'or même !!! dis moi si quelque chose te gêne]

Melley croyait que c'était la fin. Et pourtant, l'autre s'arrêta et lui lâcha les poignets. Melley se sentit s'affaisser, n'osant plus la regarder dans les yeux.
Et, au grand étonnement de la jeune fille, elle dit :

- Je t'en prie, ne pars pas... Et frappe-moi. Vas-y n’ai pas peur, je en riposterais pas. Frappe-moi, ça va te faire du bien, je te le jure.

Et elle se mit droite comme un piquet, attendant les coups. Qui ne viendraient pas. Melley ne frappait que lorsque sa vie était en danger ou, comme avant, lors d'une situation qui lui échappait.
Melley tremblait et n'arrivait pas à arrêter. Elle avait cru que le pire allait se produire, comme à l'époque, qu'elle allait à nouveau être a la merci des autres, dépendre de leur volonté, faible et sans défense.

Naya ne bougeait toujours pas. Melley se mit de côté jusqu'à ce que son dos touche le mur. Là, elle se laissa glisser au sol et mit sa tête dans ses genoux, repliés sur elle, les cheveux cachant son visage. Elle avait toujours réussi à cacher ses peurs et ses terreurs, et voilà que cette école l'empêchait de continuer. Peut-être que son corps n'en pouvait plus. Qu'il voulait lâcher prise. Mais elle se battrait. Elle avait juste besoin d'un peu de temps pour tout clarifier et refouler une nouvelle fois.

Les larmes coulèrent, sans qu'elle les arrête. Tant pis si Naya la prenait pour une faible. Tant pis si elle n'était pas à la hauteur de l'école, elle s'en irait. Elle n'avait de place nulle part dans ce monde. Elle l'avait compris depuis si longtemps…

Les yeux clos, humides, son esprit lui envoya encore l'image de l'homme, qui se dessina sur ses paupières. L'image de ses mains, de son souffle, de son rire, de son odeur…
Non, elle ne dormirait plus avant longtemps.
Ensuite, ses parents apparurent, couverts de sang, sur le sol de la maison. Sa mère, son frère. Son père était mort sous ses yeux…

Elle sentit vaguement une présence s'installer à ses côtés. Elle redressa la tête pour paraître digne, tentant de ne pas montrer les larmes.

-Je…désolée d'avoir voulu te frapper. C'était stupide de ma part.

Demander pardon était la seule chose qu'elle pouvait faire pour le moment. Au moins pour sa. Elle n'aurait jamais le pardon pour tout ce qu'elle avait fait dans sa vie, mais au moins pour cet épisode, elle le voulait…

Naya la regardait, mais elle, elle ne la regardait pas directement dans les yeux. Elle ne voulait pas y lire son jugement. Ne voulait pas voir le reflet qu'elle renvoyait. Elle s'était peut-être trompée sur Naya. Peut-être pouvait-elle tenter une seconde chance?

[Mouhaha inspiration vient à moi. Pour moi, je crois que c'est fini. Je suis très contente de ce qu'on a écrit jusqu'ici ^^]


Mais rien ne vient. le temps partait, égrenant ces secondes, inlassablement. Le vent continuait de souffler dans le couloir. Un silence presque mystique y régnait. Mais rien ne venait. Et devant cette absence de réaction, elle se dit qu'elle aurait fait pareil si l'ancien directeur lui avait demandé de le frapper.

Enfin, Melley bougea. Elle partit vers le mur et s'effondra. La tête entre les genoux, elle fit entendre de discrets sanglots. Et ces sanglots lui déchirèrent le cœur. Elle qui voulait se faire pardonner, se retrouvait face à une gamine en plein désarroi qui sombrait dans l'abysse du désespoir. Et elle, elle... elle était toujours debout, attendant un coup qui ne viendrais pas aujourd'hui, pensant coup sur coup aux possibles malheur de la jeune fille, au fait qu'elle ne serait jamais mère, au chat qu'elle voulait adopter et à sa famille, à ses propres malheurs.

Alors la directrice bougea. Elle alla s'asseoir à coté de l'élève, comme un ami l'aurait fait. Pourtant, ne sachant que dire, elle se tut. À vrai dire, à part s'asseoir, elle ne fit rien d'autre. Elle ne savait pas que faire d'autre.

-Je…désolée d'avoir voulu te frapper. C'était stupide de ma part.

Naya tourna ses regards dans sa direction, mais Melley les évita.Et elles restèrent en silence quelque temps. Les épaules de la jeune fille arrêtèrent de trembler et la directrice pu prendre la parole, de manière maladroite somme toute :

-Non... Ça ne sert à rien de t'excuser. tu as fait ce qui ,sur le moment, te semblait le plus judicieux. On ne peut pas jouer avec les gens comme ça, c'était stupide de ma part.

Elle arrêta de regarder Melley, observant chaque fissure creusée dans le mur en face tout en parlant.

-On a tous connu, ou la plupart d'entre nous, des expériences épouvantables. on a tous connu la solitude, côtoyé l'horreur, dû abandonné des gens qui nous sont chers ou les avoir vu souffrir. (elle soupira) Ici, tu es commune, tu nages dans le même merdier que les autres. Mais à ta façon tu es différente. Tu ne te distingueras pas par ton passé mais par tes actions actuelles.

Elle espérait de tout cœur que la jeune fille comprenait ce qu'elle voulait dire. Toujours fascinée par la contemplation du mur, elle ne savait dire ce que pensait ou faisait la jeune fille.

-Je sais qu'il est dur de se reconstruire après un traumatisme, et que même la confiance que l'on a retrouvée n'est que fragile et éphémère. mais pour évolué, il faut essayer d'oublier. Les premières semaines ici sont les plus durs. Mais en laisse pas détruire par des petits rien une confiance si durement acquise.

Elle se leva, sans geste vers Melley. Elle en savait pas comment la petite réagirait. Elle la regarda dans les yeux, et cette fois-ci, l'élève ne se déroba pas.

-Alors voilà. Pour me faire plaisir, tu vas passer à la cafèt' prendre un chocolat chaud (je vais prévenir la serveuse), tu vas rentrer dans le dortoir le plus rapidement possible et te mettre dans ton lit. Tu essayeras de dormir, et demain tu iras en classe, repéreras une fille sympa et essayeras de te lier d'amitié avec elle.

L'autre ne disait toujours rien. Elle écoutait juste la directrice parler, encore et encore. Naya espérait juste qu'elle ferais ce qu'elle dira.

-Et si cette fille n'est pas la bonne, tu recommenceras. Et même si le découragement pointe le bout de son nez, recommence, encore et encore. Jusqu'à te lier d'une vraie amitié à quelqu'un chez qui tu peux te confier.

Elle avait fini. Elle n'avait plus rien à dire. Alors elle sourit timidement à la fille assise en face d'elle et lui intima de filer.

[ce fût un plaisir de rp avec toiiii!!]

Naya parla, lui expliqua que son acte avait été judicieux sur le moment. Melley écoutait, voulant comprendre où elle avait échoué. Puis, l'autre femme dit tout haut ce que Melley pensait tout bas :

-On a tous connu, ou la plupart d'entre nous, des expériences épouvantables. on a tous connu la solitude, côtoyé l'horreur, dû abandonné des gens qui nous sont chers ou les avoir vu souffrir. Ici, tu es commune, tu nages dans le même merdier que les autres. Mais à ta façon tu es différente. Tu ne te distingueras pas par ton passé mais par tes actions actuelles.

Elle avait raison. Sur toute la ligne. Du début à la fin. D'autres avaient sans doute connus bien pire épreuves qu'elle. D'autres avaient dus souffrir bien plus qu'elle. Naya regardait le mur fixement, comme s'il pouvait l'aider à parler. Melley continua d'écouter.

-Je sais qu'il est dur de se reconstruire après un traumatisme, et que même la confiance que l'on a retrouvée n'est que fragile et éphémère. mais pour évolué, il faut essayer d'oublier. Les premières semaines ici sont les plus durs. Mais en laisse pas détruire par des petits rien une confiance si durement acquise.

Les premières semaines…comment allait-elle faire ? Oui, sa confiance avait été réduite en miette, elle avait mis longtemps à tisser les premiers fils d'une nouvelle confiance, qui s'effilochait constamment. Chaque soir à vrai dire. Chaque soir, et, le lendemain elle pouvait recommencer.
Naya se leva d'un coup. Surprise, Melley la suivit du regard et leurs yeux se croisèrent. Cette fois, Melley ne cilla pas ni évita. Un regard peut être révélateur. Et celui-ci n'était plus celui d'auparavant. Melley y lut une compassion inégalable. Même si elle n'avait pas besoin de la pitié des autres, cela mettait du baume au cœur.

-Alors voilà. Pour me faire plaisir, tu vas passer à la cafèt' prendre un chocolat chaud (je vais prévenir la serveuse), tu vas rentrer dans le dortoir le plus rapidement possible et te mettre dans ton lit. Tu essayeras de dormir, et demain tu iras en classe, repéreras une fille sympa et essayeras de te lier d'amitié avec elle.

A la cafétéria ? Mais il y aurait beaucoup de monde là-bas ! Melley retint une grimace. Elle ferait ce que l'autre disait, si cela pouvait l'aider.
Se lier d'amitié avec une fille ? Mais qui ? Et comment savoir si elle est digne de confiance ?
Naya y répondit :

-Et si cette fille n'est pas la bonne, tu recommenceras. Et même si le découragement pointe le bout de son nez, recommence, encore et encore. Jusqu'à te lier d'une vraie amitié à quelqu'un chez qui tu peux te confier.

Puis elle lui sourit timidement, sourire que Melley lui rendit. Elle se leva lorsque Naya lui fît signe de filer.
La regarda.
Voulut la prendre dans ses bras.
Ne le fît pas.
Pas assez sûre. Pas encore.

Elle inclina la tête en disant :

-Merci pour ton aide.

Et elle lui tourna le dos, cherchant la cafétéria. Un remontant lui fera du bien, comme elle l'avait dit. Instinctivement, elle tourna la tête et vit que Naya partait elle aussi.

Une nouvelle vie commençait ici. Il faudrait qu'elle change pour y parvenir. Faire confiance et se lier d'amitié. Deux concepts qu'elle avait perdus depuis un certain temps…